L'azur du soir s'éteint rayé de bandes vertes comme hors de son lit un fleuve débordé, la lune se répand, comme de blancs rayons tombés tel des flaques d'eau. Le chenal reflétait la lueur de la lune, zigzagant à travers quelques remous. Eudoxie rentrait ainsi du marché de Hurlevent, les stands étaient rangés, le pavé ne retentit plus, la rue était désormais vide, quelques hommes et femmes foulaient encore l'endroit.

Eudoxie prit la direction d'une certaine demeure, celle du "vieux cerf" un certain Lord Bruce Whitestag, un Gilnéen de bonne famille, proche du Roy. Son coeur avait bien trop saigné, mais suite à son repas avec ce dernier, elle était différente, du moins elle s'autorisait quelques légèretés avec cet homme, essayant malgré elle de rester la même face aux citoyens. Après quelques minutes une fois la place de la Cathédrale passé, quelques hochement de tête au passage, bien polie envers des clients de la banque au croisement d'une ruelle, Eudoxie saluait enfin sa soeur Flore à l'arrivée du porche de la banque. Elle lui remit son panier, en prenant soin de retirer une rose du panier qu'elle avait amené pour ses soeurs.

Eudoxie - Je reviens Flore, tu peux me garder ça, je dois aller voir quelqu'un, ne m'attendez pas pour dîner si je tarde. Dit-elle en donnant son panier à Flore, qui souhaitait lui donné du courrier non lu d'un certain Luc Verbier de Haut-Val, mais Eudoxie était déjà bien loin.

Eudoxie partit ainsi, direction 3, bretelle de Brikabrok une rose à la main. Lors de son arrivée face à la demeure, elle frappera trois coups à la porte...

Eudoxie - Bruce... C'est ... Eudoxie, Bruce.. ?

Alors que Bruce était en train de gratter le parchemin de sa plume, ornementée d'arabesques en or, sur le bout, récupéra sa tasse de thé noir, breuvage qu'il apprécie tant, lui rappelant son pays natal, ainsi que sa mère occupée à en faire, en marmonnant quelque chanson.

Il leva ses yeux perçants et réels sur la sculpture de cerf en ébène qu'il a commandé au Marché, à ce moment, il entendit quelques coups sur sa porte d'ébène noir massif. Il s'avancera vers cette porte, un sourire aux lèvres, se disant qu'il était sauvé de la paperasse quelques instants. Néanmoins, il gardera ses précautions en cachant une pistole "Stag" derrière son dos, sait-on jamais?. Il ouvre le fenestron pour découvrir cette femme qui hante ses nuits, qui fait battre son coeur.

Bruce: Eudoxie? Mais... Que me vaut votre visite?

Il s'empressera d'ouvrir la porte de sa demeure, sachant qu'il fait un froid pas possible dehors. Invitant du bras la jeune femme à entrer...

Eudoxie à la vue de Bruce, pris son bras entrent ainsi dans sa demeure, elle attendu que la porte se referme afin de lui remettre une rose qu'elle avait pris soin de camoufler dans son dos.

Eudoxie - Je suis navré de vous déranger Bruce, je viens vous apporter ce modeste présent. Lui tend la dite "rose rouge" en guise de remerciement. C'était pour vous remercier de ce fabuleux repas malgré ma fâcheuse tendance à tenir maladroitement ma cuillère, ce qui nous a voulu disons...un bon moment...Se met à sourire.

Eudoxie - mais je ne viens pas que pour ça, voyez-vous... je viens aussi pour vous avouer quelque chose... au sujet de votre voisin... le comte Luc Verbier de Haut Val, j'ai...je l'ai côtoyé un peu, et je me suis pris d'affection, comme un ami qui souhaite prendre soin de moi, mais je me suis vite rendu compte qu'il voulait bien plus...et je suis bien dans l'embarras, de vous avouer cela que maintenant, après ce qui vient de se passer entre nous... sachez que je ne souhaite pas qu'il y est un quelconque conflit avec ce comte Verbier si je continue à lui rendre visite, je lui ai blessé le coeur, mais je continue à recevoir des courriers de désespoir.

Eudoxie fixait Bruce dans les yeux venant lui caresser le visage de sa main, la rose tendue vers Bruce, lui faisant comprendre qu'elle avait fait un choix avec Bruce.

Ayant vu la jeune femme passer devant ses fenêtres, un Comte de Haut-Val intrigué suivit Eudoxie des yeux.
La voyant gratter discrètement à la porte du n°3, le jeune homme comprit qu'elle venait rendre visite à son rival. Plissant les yeux, Luc se rua presque dans la rue . Prenant à peine le temps de passer une armure de plaques légères sur les conseils du Lieutenant, Luc remarqua la rose que la jeune femme tenait à la main. L'atroce vérité perça dans son esprit, le chagrin mêlé de rage balayant la souffrance dans laquelle il baignait depuis le début du mois.

Reprenant contenance devant la porte de son voisin, le jeune homme surprit les derniers mots de cet échange.

-Luc : Des courriers de désespoir, hein. Si il y'a conflit, ça ne sera pas du fait de Haut-Val. La demoiselle a fait son choix, Haut-Val le respectera, j'y veillerai. Mais peut-on faire confiance à un Gilnéen qui s'est planqué derrière son mur pendant que ses "alliés" se faisaient tailler en pièces?



Masquant parfaitement sa rage sous un masque impassible, le jeune homme cogna à la porte, manquant de l'arracher de ses gonds.

Alors qu'il écoutait attentivement Eudoxie, un sourire laissant paraitre sa tendresse et rassuré aux lèvres, il aperçu, le temps de quelques secondes, son rival par la fenêtre, portant son regard à celle-ci avant de revenir très rapidement sur sa dulcinée. Intérieurement, il était comblé. Non seulement il a réussir à conquérir l'élue de son coeur, mais il a également "gagné" un combat contre ce jeunot de Verbier. "Échec et mat", se disait-il dans un coin de son esprit. Ne souhaitant pas gâcher ce moment de bonheur partagé avec elle, il reviendra rapidement sur elle et ne laissera transparaitre aucun signe de son attention à l'extérieur de sa demeure. Ce moment, il le savourait. Au moment où le coup retentit à sa porte d'ébène massif, ornée de la gravure du Cerf d'Argent héraldique de sa famille, il s'empressera de porter l'attention d'Eudoxie à lui, invitant son Garde du Corps de l'oeil à aller voir la porte, et éconduire cet intrus à ses yeux. Il viendra alors lui répondre.

-Bruce: Eudoxie... Je... Je suis comblé par ces mots, si francs et doux, que vous me donnez. J'en suis même ému et étonné que vous préfèreriez un vieux cerf comme moi à ce Comte, si jeune encore... Par ailleurs, je ne souhaite aucun conflit avec lui, je serai pas dérangé par les visites que vous pourriez lui donner... Je sais que votre coeur est honnête. Mais, je me dois, en tant qu'homme d'honneur de protéger ce dernier, s'il tente de séparer nos deux âmes amoureuses, je devrait lui faire entendre raison. Mais je ne ferais rien qui puisse vous heurter, évidemment...

Alors que le Capitaine Delmar s'occupe d'éconduire Verbier du parvis de la maison aux allures Gilnéennes, de l'autre côté de la porte fermée, Bruce regardait Eudoxie dans les yeux, une petite étincelle brillait derrière sa pupille.

Eudoxie - Un vieux Cerf est sage et restera charmant quoi qu'il arrive, je suis ému aussi, et contente.

Eudoxie entendit frapper à la porte, malgré les mots doux qu'il pouvait lui dire à ses oreilles, elle fut bien embêter de voir le capitaine Delmar éconduire le comte Verbier aperçut par la fenêtre.

Eudoxie - Je... Je devrais vous laisser, afin d'apaiser les tensions, n'ayez crainte avec le comte Verbier, il veut seulement mon bien. Eudoxie embrassa alors Bruce du coin de la bouche, puis partit rejoindre le Capitaine Delmar vers la porte. Elle croisera ainsi les deux hommes à discuter laissant derrière elle Bruce Whitestag.

Eudoxie - Capitaine Delmar, dit-elle en le saluant, Comte Verbier, Je suis attristé par ce qui se passe, sachez-le, mais je me sens aussi coupable de votre malheur, je ne souhaite pas être l'objet d'une dispute, je vais donc rentrer à Dolm pour ce soir, en vous souhaitant malgré tout une agréable soirée, Comte Verbier, Delmar...

Eudoxie prit ainsi les devant en s'éloignant du parvis..

Regardera Eudoxie partir. Il ne s'attendait pas à ce que le Comte Luc Verbier de Haut-val le défie en duel le lendemain. Il passera le reste de la soirée à siroter son thé, continuant de gratter le papier.

Aussi glacé que les neiges d'Alterac, Luc s'est laissé reconduire par un capitaine aussi amical que la porte de la Citadelle. Les yeux étincelants de colère, le Comte n'en garda pas moins son sang-froid. Aussi fut-ce sur un ton poli, presque amical, qu'il s'adressa à la jeune femme.

-Luc : Je respecterai votre décision, Mademoiselle, quoi qu'il advienne, bien qu'il me chagrine que ma franchise m'ait ôté toute chance auprès de vous. Mais réfléchissez seulement : le whisky et les armes à feu font rarement bon ménage. D'autant que Lord Whitestag me paraît d'un caractère  un peu.... instable, dirons-nous, prompt à l'emportement. Pour être tout à fait franc, il a l'air de quelqu'un qui cogne sans réfléchir quand quelque chose ne va pas comme il veut. Soyez prudente, mon amie, très prudente.

Ce fut le coeur broyé que le jeune homme contempla le dos d'Eudoxie qui s'éloignait. Puis, faisant brusquement demi-tour, Luc fit face au Capitane Delmar, qui le regardait toujours. Lui adressant un rictus meurtrier, Verbier s'exprima d'un ton glacé, contrastant violemment avec celui employé avec Eudoxie Lamisber il y'a quelques instants.

- Luc : Veille bien sur ton maître, "Capitaine." *Nouveau rictus* Suis-le bien, partout où il va. Comme un chien. Ce serait dommage qu'il lui arrive quelque chose, peu avant ses noces, n'est-ce pas?

Aux première lueurs de cette journée, le Capitaine affichait une mine inquiète, très inquiète. Son maitre n'étais pas rentré de ses rendez-vous avec le Porc qui Pique et la Chope Sucrée. Il commence déjà à regretter d'avoir laissé son maitre partir, même si c'est lui qui a insisté pour. Regardant la neige s'affairer à recouvrir les pavés de la route, il s'empresse de parler à Alfred, le fidèle majordome du Vieux Cerf.

-Forcas: Ce n'est pas normal, il lui est forcément arrivé quelque chose! Verbier n'est pas non plus rentré chez lui, dans la maison voisine... J'aurai dû être présent.

Alfred, qui ne laisse pas paraître son inquiétude, fidèle à sa fonction, était entrain de préparer le petit déjeuner quotidien de Bruce, quelques tranches de bacon, une tasse de thé noir, la paperasse du matin... Il ajoutera une réponse à Forcas.

-Alfred: Il est vrai que je m'inquiète, surtout avec les menaces à peine voilées du Comte de Haut-Val. Peut-être devrions-nous aller voir l'Urbaine?

Forcas ne répondra pas, un visage très inquiet, il ne laissa paraitre qu'une information.

-Forcas: Je vais informer les agents et les gardes Stag. Dorénavant, nous sommes en alerte d'argent. Si ce Comte n'a touché ne serait-ce qu'un cheveux de Lord Whitestag, il est mort.

...

Rentré tard de l'infirmerie, le Comte Verbier n'a pas traîné dans les rues endormies d'Hurlevent.
Le jeune homme s'est creusé la tête, suffisamment longtemps pour qu'une idée lui vienne. Nonobstant son aversion pour Whitestag, aversion qui demeure personnelle, il lui apparut opportun et civilisé d'avertir la maisonnée de son voisin.

Un parchemin roulé, scellé à la cire rouge, aux armes de Haut-Val, fut donc glissé dans la boîte à lettres du n°3.

Citation :

A l'attention du Capitaine Delmar.


Capitaine.


Je n'ai, à titre personnel, rien contre vous, qui n'êtes que les loyaux serviteurs d'un mauvais maître, raison pour laquelle je prends la peine de vous prévenir.
J'ai le regret de vous informer, vous et le personnel de la demeure Whitestag, que votre employeur se trouve actuellement sous les verrous, après m'avoir volontairement, sciemment et délibérément tiré dessus sans menace aucune de ma part.

Plus spécifiquement, je vous recommande, Capitaine, de prendre mon avertissement comme un conseil, sans doute pas amical, mais conseil quand même. Entendons-nous bien, ceci n'est en aucun cas une menace. Je n'ai pris cette peine uniquement parce qu'il me serait pénible de voir Mademoiselle Lamisber souffrir à nouveau.


Cordialement,

Comte de Haut-Val.

Bruce sera rentré chez lui dans le courant de la soirée du 17, allégé de quelques dorées d'amende. Il demandera directement à Alfred de lui faire quelque chose de décent à manger, ainsi que de lui sortir la bouteille de whisky gilnéen "Forêt Noire". C'est après avoir mangé une délicieuse côte de porc comme Alfred sais les faire, et une moitié de bouteille, qu'il demanda à ce qu'on sorte son parchemin noirci et son encore d'argent. Il se mit à rédiger une lettre à la femme qu'il aimait, contre les conseils de son majordome, appuyant le fait que le Lord a tout de même bien bu. Il y couchera ses craintes quant à Eudoxie, Verbier, et toute l'affaire. Alors qu'il terminait de rédiger cette lettre, rongé par la peur de perdre sa dulcinée, il demanda à Alfred de la déposer à la Banque de Platine. Celui-ci en aura profité pour rajouter quelques mots afin d'adoucir la lettre, et y dénoncer la pure vérité.

Après un long moment au sein de son domaine en Arathi, Lord Bruce Whitestag est enfin de retour dans la Ville Bleue. Une nouvelle fois, la lumière des bougies peut se voir au travers de la fenêtre de sa demeure, une nouvelle fois, l'on peut le voir s'affairer à travailler sur des piles de documents administratifs de ses Industries. Ses domestiques auront pu le voir préparer un modèle d'affiches pour recruter de nouveaux Gardes Stag. Il aura également lu une note de son employé, Guenfeld. Il aura écrasé sa main sur son visage, avec tout ce travail, il n'a pas eu l'occasion de penser à elle.

Eudoxie se faisait rare à Hurlevent depuis le départ de Lord Whitestag en Arathi, on pouvait quelques fois la croiser au Bar-Tabasse, ou pour quelques autres évènements, mais elle évitait de prendre la bretelle de Brikabrok après les derniers évènements avec le guet-Urbain.

Délaissé par Whitestag, et surprotégée par le comte Verbier, Eudoxie s'était retranché à Dolm, là où un étrange émissaire serait venu à elle...

Depuis son balcon privatif, Luc aura le plaisir de voir son rival se passer la main sur la figure. Visiblement, la famille et lui ça fait deux. D'autant que Thibaud ne semble pas laisser la jeune Eudoxie indifférente.

Bruce est resté cloitré ces jours-ci. D'un côté assez déprimé de voir les rangs de sa maisonnée se réduire, mais d'un autre, travaillant avec acharnement sur ses projets, il ne semble pas lâcher l'affaire! Les quelques servants qui lui restent auront pu voir dans la pile de dossier qui orne toujours son bureau des fiches d'informations sur une baronnie au sud-ouest, ainsi que de nombreuses fiches sur les comptes de ses industries et sur ses fonds personnels. Son catalogue, quant à lui, à l'air d'avancer.

Il semblerait que la soeur jumelle de Luc soit intéressée par les armes vendues par les Industries Whitestag. Du moins, c'est ce qu'un observateur extérieur pourrait penser en voyant le Caporal-Chef Verbier entrer dans la demeure du Lord, ayant la surprise de rencontrer également le frère dudit Lord.
Ressortie une bonne heure et demie plus tard, la jeune femme semblait cependant sceptique.

Depuis ce matin, une certaine agitation gronde au sein de la maisonnée familiale, certains servants s'affairent à préparer plusieurs valises alors que le Capitaine Usher semble se préparer pour la guerre, faisant venir quelques armes de poing et quelques fusils de l'entrepôt des Industries Whitestag, au port. Le Baron de Clairbois s'adresse alors à son frère.

-Bruce: Je pars bientôt à Gadgetzan, j'ai entendu dire que l'échoppe des Industries là-bas va mal et qu'il y'a eu beaucoup plus de fuites d'équipement que de raison, je vais donc faire une petite inspection surprise et constater moi-même le "bordel" qui s'y passe... Je prendrai sûrement Derdenant avec moi, aussi, le voyage risque d'être dangereux. *hochant la tête à son frère, le Lord Gilnéen a cependant l'air très remonté...*

Guenfeld, l'air assez indifférent, et un peu maussade, se contentera de hocher la tête, avant de répondre à son frère.

- Guenfeld : Mon frère, fais attention à toi, ta maison sera bien gardée, mais ta vie, beaucoup moins. La déception m'accable suffisamment pour que je puisse me permettre de te perdre. J'ambitionne de me promener un peu, fais moi rappeler si tu as besoin de quelque chose. Je serais accompagné par Derdenant, avant son départ, n'ait crainte.